mardi, janvier 11, 2022

De Rechef, alias La Boussole

Le nom de mon super-héros, pour cent mille euros, je ne le dirai pas.

À moins que l’un de mes lecteurs ne me remît la somme de la main à la main ou bien sous forme de chèque de banque.


Allez ! Exceptionnellement, parce que c’est ma première nouvelle de l’année, je vais vous le dire. Ce sera mon cadeau de nouvel an, un cadeau de valeur ainsi que vous pouvez l’apprécier à la lecture du premier paragraphe. Le super-héros de cette histoire n’est rien moins que le comte de Rechef. Oui, de Rechef, celui qui est marié à la comtesse Tation connue pour son titre de Miss Beauté Intérieure en 1995, ses escarpins en peau de bébé crocodile et ses bagues grosses comme des tumeurs déjà bien avancées.


D’ailleurs, il n’y a pas deux de Rechef. Du moins avec une telle face de raie et une pareille fesse de rat. On peut bien se moquer de lui puisque toutes les railleries et critiques dont il fait l’objet glissent sur son âme sans plus l’incommoder que le ferait un bouchon de liège jeté par une petite fille sur la peau d’un rhinocéros.


Toutefois, pour la bienséance, je vais le désigner dorénavant sous le nom de La Boussole, parce qu’il faut bien l’avouer, il vit dans la crainte perpétuelle de perdre le nord. C’est en effet ce qui pourrait lui arriver de pire dans son rôle de super-héros sauveur du monde.


Bien sûr, La Boussole travaille dans la discrétion. Tout le monde pense qu’il est conducteur de travaux, mais ce n’est là qu’une couverture afin de réunir les quatre thèmes d’écriture du mois dans l’accomplissement de sa mission héroïque.


L’histoire que je vais vous narrer est des plus curieuses, et l’on a écrit bien des romans pour moins que cela. Elle vous fera bondir comme si vous étiez assis sur un porc-épic en colère et vous laissera un souvenir imprescriptible.


En effet, il manque à de Rechef, pardon La Boussole, tous les ingrédients du super-héros. Bien qu’ayant toujours été impressionné par le courage de ses semblables, il ne lui est jamais venu à l’idée de s’arrêter quelques instants pour ramasser le sien à deux mains. Son intelligence est tout à fait équivalente à son courage, car il n'a pas le moindre soupçon de l'une ni de l'autre. Cet air d’intelligence factice qu’il arbore lui vient seulement de ce qu’il mange énormément de poisson. D’ailleurs, je me demande combien pèse son ersatz de cerveau nébuleux et asthmatique car il est du genre à avoir plus ou moins vidé son sac quand il a dit « alors, quoi de neuf ? » .


Un jour qu'il buvait un coup à « L’œil », une taverne improbable plantée au milieu du Champ des Conjectures, et qu’il participait comme chaque année au fameux concours de circonstances, s’échangeaient autour de lui les vues les plus fumeuses sur la façon la mieux appropriée de sauver le Monde des maladies scrofuleuses, parenchymateuses et pestilentielles.


C’est alors que lui vint cette idée qui ne cesse, depuis, de diviser le monde et alimenter les médias : imposer un pass vaccinal. Chacun se fera son opinion...


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