Cela faisait huit jours que Monsieur Wells était arrivé dans cet amour de petit village d’apparence calme et tranquille. La raison de sa présence était une incroyable lettre qu’il avait reçue la semaine précédente. Une lettre parlant d’une machine extraordinaire. De crainte de passer pour un pigeon, il menait sa petite enquête et s’était fait passer pour un écrivain, espérant atteindre son objectif avec cette couverture.
À l’auberge où il était descendu, les habitants racontaient d’étranges histoires de phénomènes paranormaux où les vivants flirtaient avec les morts dans une petite maison à l’écart, sur la route du cimetière. Sans doute des histoires d’espionnage et de trafics d’armes pensait Monsieur Wells.
Mais chez lui, la curiosité l’emportait toujours. Une maison aux volets bleus disait le billet, avec devant la porte, une cible et des flèches dans un fourreau. Il ne pouvait pas se tromper.
Après tout ce qu’il avait entendu, sa tranquille assurance se coupa d’un fort doigt d’inquiétude en appuyant sur la sonnette de la maison aux volets bleus.
Ce ne fut pas un doigt, mais la main, lorsqu’il entendit s’approcher un pas pachydermique derrière la porte qui s’ouvrit sur cent cinquante kilos de muscles briseurs de bascules publiques et d’intrus envahissants. Le colosse avait une grosse tête chauve et pâle, défigurée par un affreux rictus. Une tête à manger du verre pilé et à tuer les taupes avec les dents.
Ses craintes s’amplifièrent à la vue de la matrone à la poitrine fellinienne qui surgit derrière lui avec un masque au concombre sur la figure dont les rondelles se détachaient en laissant des empreintes jaunes.
Elle lança dans sa direction une œillade mutine où frétillait la flamme vacillante d’une libido crépusculaire.
L’épine dorsale traversée par une onde de terreur, Monsieur Wells se concentra sur l’objet de sa visite. Pouvez-vous m’en dire davantage ? Demanda-t-il en extirpant la lettre de sa poche.
Le molosse tira l’écrivain à l’intérieur de la maison en explorant de son regard vitreux les alentours pour s’assurer que nul filou ne les espionnait.
Suivez-moi. Je vais vous montrer ma machine à remonter le temps, dit-il.
Les mots à placer :
Les petits cahiers d’Emilie sur le thème de la CIBLE : ATTEINDRE, CONCENTRER, OBJECTIF, TIRER, ARME, BLEU, PACHYDERMIQUE, AMOUR, DOIGT, FLÈCHE, FOURREAU et FLIRTER.
Collecte n°48 d’Olivia : COUVERTURE, ESPIONNAGE, TAUPE, FILOU, MASQUE, EMPREINTE et PIGEON.
9 commentaires:
vivement que ça soit commercialisé, que je puisse aller dire bonjours à quelques personnes du passé :-)
ah mais oui du deux en un. Un texte qui coule bien et plaisant.
avec le sourire
Quelle habileté à mêler les mots de deux défis! Ton histoire est très agréable à lire
Merci les blogueuses !
Un tête à manger du verre pilé c'est comment ?? mdr
Encore une sacrée belle histoire dont tu a sle secret !
J'adore tes écrits
Bravo
J'espère qu'une suite est prévue !
Parce que tu nous a mis l'eau à la bouche ! ;)
très belle idée et chouette rendu !
ça coule tout seul, et maintenant j'espère la suite avec impatience
J'adore la description des deux monstres !!! 😂😂😂 Mon dieu, mais fuis mon gars !!!
Ah c'est un truc dont j'ai longtemps rêvé... une machine à remonter le temps !
mais l'envie m'en est passée ;-) et en plus s'il faut approcher des monstres pareils !
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