jeudi, mars 19, 2020

Le mystère de la vache qui rit

Pour corser l’exercice, j’ai cumulé deux séries de mots imposés, de deux sources distinctes, soit un total de dix-huit mots différents, le mot « Lumière » étant ma proposition commune aux deux.

- 41ème collecte d’Olivia Billington « Des mots, une histoire » : Printemps, Légèreté, Maternel, Manger, Candélabre, Lumière, Casse-couilles, Banc, Antisèche, Dévaliser et Contemplation.

- Collecte des « Entre-Nous » : Lumière, Coquelicot, Sauvage, Mystère, Enlacer, Apocalypse, Papillonner et Muguet


Le mystère de la vache qui rit

Par crainte de passer pour un casse-couilles ou pour un fou, j’ai longtemps hésité à vous raconter ce qui va suivre, mais il est des réalités trop lourdes à porter seul, des faits si invraisemblables qu’il faut en partager le mystère pour ne pas se laisser dévorer de l’intérieur.

C’était par une belle nuit étoilée de printemps, cette période de l’année qui précède l’apparition des premiers coquelicots mais où l’on trouve encore quelques brins de muguet

Nous conduisions le nonagénaire à l’hôpital (Voir 40ème collecte). Ce vieux coureur de jupons aimant papillonner, toujours passionné de candélabres des 16° et 17° siècles, s’était rendu chez une amie antiquaire dont il était secrètement amoureux et avait dévalisé sa boutique pour parvenir à ses fins. L’antique antiquaire n’avait pas eu que des gestes maternels envers lui, et, sans doute encouragé, il l’avait renversé sur un banc et traité avec beaucoup de légèreté, au point de l’enlacer… jusqu’à la contagion.

Donc, nous nous rendions à l’hôpital, munis de notre attestation de déplacement dérogatoire réglementaire, lorsque soudainement, la voiture fut brutalement stoppée, et une scène d’apocalypse se déroula sous nos yeux incrédules. Nous fûmes saisis par la contemplation d’un objet volant non identifié qui surgit devant nous et projeta un faisceau de lumière aveuglante sur une vache qui paissait tranquillement à proximité. La pauvre bête fut aspirée dans les entrailles de la machine qui la mangea toute crue.

J’ai trouvé le procédé pour le moins sauvage et j’ai noté le numéro d’immatriculation de l’engin sur la paume de ma main, comme une antisèche, afin de déclarer cet enlèvement à la gendarmerie.

Un brigadier m’informa le lendemain que l’OVNI avait restitué la vache qui, depuis, ne cessait de rire.




5 commentaires:

sandrasbz a dit…

Eh bien maintenant on sait pourquoi elle rit ! Et on rit de bon coeur avec elle... Quel texte plein de fantaisie ! Et tous les mots y trouvent leur place. Belle et douce journée !

Adrienne a dit…

la pauvre bête est en état de choc :-)

Patchcath a dit…

... qu'elle continue à rire longtemps,
car j'aime son fromage,
depuis toujours !

guillemette a dit…

Merci pour ce moment de rire. Tous les mots s'inscrivent facilement dans le texte et l'idée de la vache aspirée est tout simplement géniale

Olivia a dit…

Tout bon !
Cette phrase "J’ai trouvé le procédé pour le moins sauvage" m'a filé un fou rire, bienvenu en ces temps moroses. Merci.