Étamine


L’autre jour, s’est présenté aux portes de la DicoDanerie le mot étamine. Il n’était pas seul. Il concluait une lettre adressée par Gustave Flaubert le 9 janvier 1874 à Léon Carvalho, directeur du théâtre où devait se jouer sa pièce « Le candidat ». Comme formule de politesse, Flaubert avait écrit : À vous, mon bon (quoi que – ou plutôt parce que – vous me faites subir de rudes étamines)

J’avoue que je ne comprenais pas ce que venait faire là l’organe mâle de la reproduction chez les fleurs.

Si je viens me réfugier chez vous, dit-il, c’est parce que je suis également un tissu, et cela tout le monde l’a oublié. Et un mot tu est un mot foutu.

Albert a fait les vérifications d’usage. Il est en effet parfois arrivé qu’un mot se fasse passer pour un autre.

En effet, une étamine est un tissu lâche, fait de crin, de soie ou de fil, mince et souple. Elle peut être également métallique.
Ce tissu sert, dans les cuisines, dans les laiteries, aux transformations de produits laitiers (égouttage du lait caillé durant l'élaboration du fromage).
Elle sert, d'une façon générale, à filtrer, tamiser (bluter) la farine dans un blutoir, ou encore les gelées (coings, etc.). On désigne par « étamine » tout tissu ou toile fine utilisé à ces fins.
Avant l'apparition des fibres textiles synthétiques, la « pavillonnerie » des navires étaient en étamine. (Source Wikipédia)

Léon Carvalho avait imposé beaucoup de modifications de son texte à Gustave Flaubert.

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