lundi, septembre 14, 2009

Une contrée imaginaire

Monsieur Hyckss ne m’avait pas révélé son nom et m’avait affirmé au téléphone qu’il arriverait dans un instant.

Il me faut bien vous avouer que lorsque le l’ai vu me rejoindre dans son instant, c’était bien le premier instant que je voyais de ma vie. C’était un bel instant mais je ne saurais vous le décrire, et de toute façon il paraît qu’aucun instant ne ressemble à un autre.

Je l’ai vu me dire bonjour plus que je ne l’ai entendu. C’est qu’en effet, j’ai vu sortir de sa bouche la lettre B puis la lettre O, la N, la J ; encore une O, puis un U et enfin un R. Vous savez, c’était un peu comme ces personnes indélicates qui éternuent sans mettre leur visage dans leur coude. On voit des chiffres et des lettres qui partent dans tous les sens. Evidemment, on ne peut pas lire ce qu’ils disent puisque c’est un éternuement mais bien classés cela donnerait certainement le son de l’éternuement. Toujours est-il que j’ai distinctement vu le bonjour de Monsieur Hyckss. Les lettres sont sorties de sa bouche, bien rangées dans le bon ordre.

Ensuite, ça s’est un peu compliqué quand il a poursuivi : Je vous avais dit que j’arriverais dnas un itnasnt et vuos vyeoz cmome cet inatsnt est baeu, mias j’en canghe tout le tpems parce qu’il fuat pirofter de caqhue intsnat.

C’était de ma faute. J’avais soufflé la fumée de ma cigarette et les lettres étaient si légères qu’elles s’étaient un peu mélangées.

J’aurais bien aimé toucher son instant mais il avait disparu. On était déjà à l’instant d’après.

2 commentaires:

Ut a dit…

Trop contente, je suis, d'avoir découvert ce blog!

Solange a dit…

Un instant envolé en fumée. J'aime.