lundi, janvier 14, 2008

La vierge folle

Pour cet exercice proposé par darkia, le principe est d'utiliser un minimum de 10 mots (idéalement tous) parmi les 15 suivants, pour rédiger un texte.
Atypique, dommage, mort, pieu, sang, simple, mains, sentiments, recherche, attente, liqueur, corsage, assaillir, clan et pathétique.



Pathétique histoire et peu atypique, que celle de cette vierge qui voulut tuer de ses mains le plus célèbre des vampires.

Après une laborieuse recherche et une longue attente, elle put assaillir le clan de Dracula.

On la retrouva avec le pieu de la mort planté dans son corsage. Le monstre, dénué de sentiments, buvait son sang comme une simple liqueur.

Dommage.

Le soir d'Halloween

Exercice d'écriture proposé par les Impromptus littéraires


Un coup de sonnette déchira l’air de mon vestibule juste au moment où le présentateur du journal télévisé informait le bon peuple des derniers discours d’un faiseur de beaux discours.
Au prix d’un effort surhumain, je me levai avec toute la dignité qu’il est possible de conserver lorsqu’on essaie de s’extraire de ce putain de fauteuil à bascule qui m’a été offert le jour de l’élection présidentielle.

Qui osait déchirer l’air de mon vestibule à une heure pareille ?

Chaussé de mes lunettes fabriquées à base de pots de yaourts et de branchages, ainsi que des pantoufles marsupilamis offertes par mon dernier petit fils, je me dirigeai vers la porte lorsqu’un bruit atroce en fendilla le chambranle qui laissa tomber une question fermée sur le carrelage avec un bruit mou « Des bonbons ou un sort ?»

La voix qui l’avait lâchée ressemblait à celle d’un cadavre parlant du fond de son tombeau. Une voix à peine humaine. Ce n’était pas comme une voix et pourtant c’était une voix.
J’avais entendu parler dans une série télévisée de l’armée du Nécromant, une horde de morts vivants qui sortait des cimetières pour attaquer la ville.

Je n’allais pas me laisser faire.

Je saisis le fusil de chasse suspendu au porte manteau, un très beau fusil juxtaposé de type Lefaucheux calibre 16 à broche, réalisé dans la seconde moitié du 19ème siècle par un artisan stéphanois ; arme de haute qualité ; beau bois en noyer, crosse anglaise quadrillée, platines et bascule nickelées et ciselées. Un cadeau de Léone.

Et j’ouvris la porte en grand.

La pluie d’orage et une énorme bourrasque de vent chargée de feuilles déjà mortes s’engouffrèrent dans mon vestibule au bord de la crise cardiaque.

Au même instant, une voiture passa en trombe et souleva une gerbe d’eau sale qui aspergea l’ensemble de mes cadeaux.

Personne. Il n’y avait personne !

Il n’y avait que cette rue, toujours la même, longée de murs gris culottés par les siècles, derrière lesquels croupissaient de vieux bâtiments compliqués, luisant de crasse et enchevêtrés les uns dans les autres à force de POS et de PLU successifs.

La situation était de celles où l’on a plus qu’à joindre les mains, lorsqu’elles ne sont pas encombrées par un fusil, lever un regard muet vers le ciel, et recommencer une nouvelle vie en essayant d’oublier.

Lorsque je refermai la porte et me retournai, mon cœur cessa de battre et une indicible explosion de stupeur me secoua de la semelle des marsupilamis jusqu’à la pointe des cheveux.

Mes lunettes en carton chutèrent sur deux gnomes encapuchonnés aux têtes de citrouille.

─ On donne c’qu’on veut, m’sieur dit le plus petit et le plus laid des deux en brandissant un paquet de bonbons.

Le sourire de la Joconde

( Exercice d'écriture proposé par les Impromptus littéraires Contrainte : Le texte doit être rédigé à la première personne. La narratrice est la Joconde. )

Je suis la Joconde.

Donc, je souris toujours.

Normal. La Joconde sourit toujours. C’est un choix délibéré.

D’un éternel sourire. D’un pâle et doux sourire. D’un sourire en or massif lorsque je vois ce que je leur coûte. D’un sourire mystérieux et légèrement moqueur.

D’ailleurs, je vois bien que je suis une énigme pour eux. Ils tournent autour de moi sans cesse, discutent entre eux, se consultent à n’en plus finir.

Tous les jours, ils défilent devant moi. Ah, j’en ai vu des spécialistes examiner mes cheveux, mon teint, mes yeux et tout le reste. Ils ne comprennent pas.

Je suis leur sujet de conversation préféré.

Je ne leur dis rien. Je me contente de leur sourire.

Ils m’ont déjà auscultée et examinée sous toutes les coutures. Leur sans gêne ne connaît pas de limites.

Il n’y a que l’infirmier du soir qui m’apporte les sédatifs qui est vraiment gentil avec moi

Porte ouverte ou fermée ?

( Exercice d'écriture proposé cette semaine par les Impromptus littéraires Contrainte : Le thème est "Porte ouverte ou fermée" et doit inclure la phrase "Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée". )

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Paulo, m’a dit mon oncle Dan, en me donnant un billet de cinq cents euros, il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée. Suis bien mon conseil : Choisis toujours la porte ouverte. Je dois ma fortune à une porte ouverte.

Mes sourcils se levèrent jusqu’à déranger ma coiffure.

S’en étant aperçu, il s’installa dans un fauteuil, alluma un excellent cigare, et me narra cette invraisemblable histoire.

« Ce jour là, j’avais tout perdu au jeu. Au point de devoir emprunter une pièce de monnaie à mon voisin de table pour me rendre aux toilettes qui fonctionnaient avec un monnayeur.

Une porte était restée ouverte. Je fis donc l’économie de cette pièce. De retour, je la glissai dans une machine à sous et remportai le jackpot. Je fonçai immédiatement à la roulette et misai la totalité sur un numéro. Le soir même, j’étais millionnaire.

C’est vrai, j’ai dit que si mon bienfaiteur se manifestait, il aurait la moitié de ma fortune. D’ailleurs, un gars est venu me dire qu’il m’avait donné une pièce pour aller aux toilettes du casino.

Je lui ai répondu que ce n’était pas à lui que je pensais, mais à celui qui avait laissé la porte ouverte. »

Souvenir indélébile

( Exercice d'écriture proposé cette semaine par les Impromptus littéraires Contrainte : Le thème est "Dans la ville inconnue" et doit commencer par la phrase "Dès qu'elle fut partie, je fermais la porte à clé". )

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Dès qu’elle fut pa’tie, je fe’mais la po’te à clé et cou’ais au lavabo pour me nettoyer le visage.
J’eus beau f’otter, f’otter et encore f’otter, ce satané ci’age ne pa’tait pas. Je estais toujou’s aussi noi’.

Mon Dieu, que m’a’’ivait-il ?

Pas d’affolement.

Epassons le film à l’enve’s.

J’a’’ive à New-Yo’k, ville que je découv’ais pou’ la p’emiè fois. Plus p’écisément à Ha’lem. On m’avait p’évenu : Si tu tiens à ta peau, il ne faut pas que les gens de Ha’lem découv’ent que tu es blanc.

Je me passe donc le visage au ci’age noi’ et je pa’s bosser. Je suis ep’ésentant.
Je devais ester deux jou’s.

A mon hôtel, je demande à la éception de me éveiller à huit heu’. Je vais voi’ mon client et cou’s à l’aé’opo’t pou’ ent’er à Pa’is.

New-Yo’k, c’est infe’nal. On ne peut pas y ester t’ès longtemps.

A l’aé’opo’t, je demande où se t’ouvent les toilettes pou’ me nettoyer le visage. Le ci’age su’ la figu’e c’est pénible.

Et là, je f’otte, je f’otte et ien à fai’ : toujou’s aussi noi’. C’est te’’ible quand même !

J’y suis : La éceptioniste de l’hôtel a éveillé un aut’e client à ma place. Elle va avoi’ affai’ à moi !

Je me disais aussi : j’ai un d’ôle d’accent aujou’d’hui.

La page blanche

Ecriture ludique propose d'écrire un texte sur le thème de la page blanche :


Le vieillard était recroquevillé sur le tapis, extrêmement mort, avec une expression d’horreur, mêlée d’angoisse sur le visage.

─ Ca m’a tout l’air d’un suicide, commissaire.

─ Je n’en suis pas sûr, plus on avance dans la vie, plus on est mortel, inspecteur. Avez-vous bien relevé les empreintes ?

─ Le bureau était fermé de l’intérieur et les fenêtres également.

Le commissaire haussa les épaules. Son nouvel adjoint le désespérait. Depuis quand pouvait-on fermer une fenêtre de l’extérieur ?

─ Regardez plutôt cette feuille sur le bureau. Il donne certainement les explications de son geste.

─ La feuille est blanche, commissaire.

─ C’est bien ce que je disais. La vengeance d’un personnage de roman. Reste à trouver l’arme du crime.

─ La voici, commissaire, dit l’inspecteur Marfaux, en lui tendant un stylo à pompe.

Lettre à Lolo

(en réponse à un exercice d'écriture proposé par Paroles Plurielles. Thème : la jalousie et aucun "u" dans le texte !)

Ma chère Lolo,

Je sais : ton nom n’est pas Lolo, mais cet exercice est spécial. Je t’appellerai donc Lolo pendant cette poignée de secondes. J’ai mes raisons.

Ce n’est pas possible. C’en est trop : les exploits des américains m’énervent. Ils vont, parait-il, envoyer des navettes spatiales vers la planète Mars. Je me demande comment ils font.
J’ai donc décidé de lancer mon engin interplanétaire vers le soleil. Je me marre. Ils vont voir et n’en reviendront pas !

Je les entends d’ici. Ils vont rigoler et prétendre la chose impossible. Les rayons de l’étoile vont faire fondre les ailes de ton appareil, diront-ils.

Ils se trompent. Je ferai mon essai le soir. Le soleil disparait alors à l’horizon et les ténèbres refroidissent l’atmosphère.

Je t’embrasse, Lolo. Rappelle-toi bien de ma promesse. Je pars avec Dédale dès sa sortie des labyrinthes de l’administration.

Ton Icare bien aimé.

Pispaparla : un conte de Noël

Cette année, je n’avais absolument pas l’intention de vous dire un conte de Noël.
Non. L’ambiance n’y est pas : la politique, le réchauffement, les guerres, la fracture, les factures, la pollution, les radars, le prix du pain, les nouveaux instruments de surveillance, les fermetures d’usines, les délocalisations, les fusions-acquisitions, les sans abris, la visite de Khadafi et les récentes interdictions passées et à venir n’y mettent pas du leur.
Avouez-le : En ces temps de grandes incertitudes, TOUT s’oppose au conte de Noël !
Mais voilà : Les
impromptus littéraires me somment de vous écrire un conte merveilleux, drôle ou insolite où il serait question d’un sacré lutin et qui doit obligatoirement contenir la phrase « Mais où est-il donc passé ce sacré lutin ? »

La page de l’Oncle Dan n’étant faite que de merveilleuseries, drôleries et insoliteries, je vous propose sans plus tarder la terriiiible histoire de la sorcière PISPAPARLA, un conte de Noël pour internautes de 8 à 88 ans. Or, donc… Il était une fois…


oOo

La sorcière Pispaparla ne venait au village qu’une fois par an, au moment de Noël.
Tout le monde attendait impatiemment sa venue car elle n’avait pas son pareil pour raconter des histoires féeriques, le soir à la veillée.

Elle savait tenir son auditoire en haleine, étirait son récit jusqu’aux limites du point de rupture, et l’illustrait d’étranges phénomènes grâce à ses fabuleux pouvoirs magiques.

Ses contes et légendes emportaient les villageois sur des chemins de rêves peuplés de fées joyeuses qui piétinaient leurs soucis d’avenir, avant de les jeter brutalement dans de diaboliques terreurs dont ils ne pouvaient sortir que par une intervention chevaleresque ou divine.
L’auditoire frémissait comme un ventilateur électrique mais il ne pouvait pas le savoir, ce dernier n’ayant pas encore été inventé.

Le plus souvent, dénouement et dénuement se confondaient, laissant les héros pauvres comme Job avant l’invention de son papier à cigarettes. L’auditoire restait alors immobile et sans voix, un peu comme la poupée d’un ventriloque quand le ventriloque est parti boire à la taverne en l’abandonnant.

Durant cette nuit de Noël, un grand vent semblait balayer le monde.

Les hurlements de la tempête se jetaient sur la vieille chaumière d’Eulalie-Genièvre, qui servait de salle polyvalente, comme pour tenter de l’arracher de ses fondations et mettre un peu d’ambiance.

Les poutres du plafond grinçaient et gémissaient. Les bourrasques les plus violentes faisaient trembler les tables de sorte que les fiasques et les flasques tremblaient et s’entrechoquaient.
Avant même que Pispaparla ne commence son récit, les villageois éprouvaient déjà une peur confuse et se serraient les uns contre les autres dans une odeur de porcherie surmenée, une odeur à couper au couteau mais qui ne chavire que les internautes comme nous qui ne sommes pas habitués à vivre au moyen âge.

Les flammes, dans la cheminée, dessinaient sur l’inquiétant visage de la sorcière des ombres démoniaques. Ses yeux rouges phosphoraient et ses cheveux jaunes se tenaient droit sur sa tête comme les plumes d’une poule effarouchée.

Elle commença alors le récit du renard bleu, de la rivière emprisonnée, de la clé d’or et de la petite fille aux yeux fermés : Un conte très alambiqué où se croisent une importante quantité de gnomes, de trolls, d’elfes et de lutins. Une histoire tirée du premier volume des grimoires intitulés Coïtus Impromptus, entièrement calligraphiés en latin par les moines défroqués de l’abbaye de Westminblog.

Lorsqu’elle parlait du renard bleu, son écharpe se mouvait étrangement et ressemblait à un goupil apprivoisé. Dès qu’elle évoquait la rivière emprisonnée, la pluie redoublait de violence et cognait avec une rage frénétique contre les fenêtres de la vieille chaumière.

Un instant, une clé d’or brilla dans la main aux doigts crochus de Pispaparla.

Mais point de lutin ! Elle ne trouva pas le lutin qui avait endormi la petite fille.

Sans ce sacré lutin, la petite fille ne fermerait pas les yeux et le conte ne se terminerait jamais.

Elle chercha vainement dans les poches de sa houppelande, retourna sa musette. Les villageois se mirent à chercher aussi. La chaumière fut entièrement mise à sac au grand dam d’Eulalie-Genièvre. On fouilla même la boite de Pandore. En vain.

A ce moment, un volet fut arraché et tomba à terre.

La panique traversa le regard de Pispaparla. Elle aurait accepté avec joie la tâche de terrasser un dragon aux narines incandescentes, mais il n’y avait plus la moindre chance pour qu’elle retrouve cet imbécile de lutin fugueur.

Alors, Barthélémy-Bartholomé, dit Gros Babar, un bûcheron sanguinaire à qui on ne la faisait pas, et qui ne se séparait jamais de sa hache, déplia ses deux mètres de muscles et gronda avec une colère rentrée : « Dis, Pispaparla, il serait temps de finir ton histoire ! Mais où est-il donc passé ce sacré lutin ? »

Certains prétendent que le vrai nom de la sorcière Pispaparla est Ermeline et qu’elle ne s’appelle Pispaparla que depuis ce jour-là.

La belle et le mur

Exercice d'écriture proposé par Papier Libre
Etant donné un mur, que se passe-t-il derrière ? (Jean Tardieu)


Choisissez de préférence une nuit sans lune. Ne tentez pas l’expédition à dix ou quinze mais à deux ou trois, tout au plus. Choisissez de bons potes en qui vous avez toute confiance.

Attendez l’extinction des feux et que le pion ait quitté le dortoir. Si vous connaissez ses habitudes, c’est encore mieux.

Laissez passer quelques minutes et quittez le dortoir en veillant particulièrement à ce que la grande porte ne grince pas. Une goutte d’huile déposée discrètement la veille constitue une bonne préparation.

Descendez le grand escalier monumental jusqu’au premier étage et parcourez les cinquante mètres du couloir vert le plus rapidement possible en faisant attention à ce que personne ne puisse vous apercevoir de l’extérieur par les grandes fenêtres qui donnent sur la cour d’honneur.

A l’autre extrémité du couloir, vous atteignez le rez-de-chaussée par les escaliers de l’aile gauche du bâtiment. A ce stade, je vous conseille une pause pour souffler et calmer les battements de votre cœur. Un renfoncement sous les marches de l’escalier s’y prête parfaitement.

Passez devant les casiers à baskets. Vous voilà au seuil de la cour des moyens. C’est là que les choses se compliquent.

Surveillez qu’il ne reste pas un insomniaque en promenade digestive ou en lecture de bréviaire. Tendez l’oreille et soyez attentif au moindre bruit. La soutane noire se confond très facilement avec la nuit.

Longez le mur des douches et des ateliers d’activités manuelles. C’est un passage délicat, à découvert. Ne trainez pas. Une fois le préau des moyens atteint, profitez de son couvert et longez les tinettes. Passez devant la questure et poursuivez de la même manière dans la cour des minots.

Les risques diminuent lorsque vous atteignez le parc et ses buissons salvateurs. Toutefois, restez vigilant et ne relâchez pas la garde. On a déjà eu à connaître de lectures de bréviaires très tardives dans la nuit et dans les allées du parc.

Longez le mur d’enceinte jusqu’aux ateliers du menuisier du collège. Prenez l’allée qui mène à la piscine. C’est un endroit peu fréquenté et pour ainsi dire sans risque. Longez la piscine en faisant attention de ne pas tomber dans l’eau. A ce stade, ça serait vraiment trop bête.

Vous êtes quasiment arrivé. A l’autre extrémité de la piscine une porte en bois s’ouvre facilement sur une allée qui mène à une autre porte qu’il faudra escalader à la courte échelle. Le plus grand passe le dernier.

Vous êtes de l’autre côté du mur. Dans la rue. Vous êtes libres. A vous les cinés, les cafés et les p’tites pépées.

Attention : le mur est punissable de renvoi temporaire ; ou définitif en cas de récidive.

Cher petit papa Noël

Les impromptus littéraires nous ont proposé la lettre de Noël comme thème d'exercice.


Cher petit papa Noël,

Je suis très inquier. J’ai entendu a la télé que tu faisais du 5800 kilomètres a la seconde.

Ca décoife. Les cornes des rennes doivent siffler dans le vent et tous les cadeaux que je t’ai commandé vont s’envolé. L’année dernière tu as perdu la moitié de ce que j’avè commandé. Ou alors c’est que t’as pas reçu mon maille. C’est pour ça que j’écri une lettre sept année.
C’est le vélo qui m’a manqué le plus car j’ai du allée à l’école à pinces parsse que j’avais déjà acheter mes pinces a vélo.

J’ai bien travailler quand meme. Le professeur est content de moi. Surtou en orto. Alors, si tu pouvais m’apporter le reste de la liste, ça m’orangerai.

Fais attention aux radars. Ils en on mi plein sur la route qui mène a notre maison. A cause de ça, papa a du retourner lui aussi a l’école. Apporte lui du ouiski. Papa aime bien ça. J’espère que tu a beaucoup de points sur ton carnet. Si tu veux, je peux tant donner.

Quand t’arrivera, je te conseille pas la cheminée qui na pas été ramoner par ce con fait des économies d’énergie pour la planette. Et surtout enlève ton manteau rouge car papa a mis Hannibaal dans le jardin. Il est très nerveux. Tu peux demander au petit chaperon rouge qui apporte le lait a ma grand mère.

Cette année, on a pas de sapin parce que le garde chass n’a pas laisser faire papa quand il est allé le couper dans la forêt. C’est pas grave. Papa a dit qu’il avait déjà assez les boules comme sa.
T’auras qu’a mettre mes cadeaux près des chaussures vertes. C’est pas les miennes mais les chaussures de cloune de tonton. Elles sont plus grandes.

Je t’embrasse bien for. Ne prend pas froid car on a plus d’anti biotique. Maintenant, c’est interdit.

Fulbert-Paterne

Divagations

Exercice proposé par les impromptus littéraires
Entière liberté pour rédiger un texte, divaguer comme bon vous semble. Mais, mais !!! Ah oui, sinon ce ne serait pas drôle !! Nous souhaitons trouver dans vos lignes (dans l'ordre ou le désordre) ceci :- un lézard grincheux, - des gouttes d'encre violette, et un igloo sous la neige.



Ma chère Adélie,

On ne retrouvera sans doute de cette lettre que quelques gouttes d’encre violette gelées sur la banquise car je l’écris dans un igloo sous la neige. Malgré tes recommandations, j’ai quitté le soleil et la paresse pour le froid et l’aventure. J’étais un lézard grincheux et je vais peut-être mourir de froid après des mois d’efforts et de divagations. Ils n’auront pas été inutiles puisque je donne ton nom à cette terre gelée et aux manchots qui la peuplent.
César Dumont d’Urville, le 19 janvier 1840

L'homme qui marche

Mon premier exercice d'écriture de l'année 2008. Proposé par Les Impromptus Littéraires et dont le thème est "L'homme qui marche"...


Epuisé par un voyage de plusieurs jours sur des chemins escarpés et mal entretenus, j’étais heureux de pouvoir faire étape au château du comte Dragmzk.

Je l’avais rencontré par hasard, alors qu’il venait de faire une mauvaise chute de cheval qui lui avait fait perdre pratiquement toutes les voyelles de son nom. Je tenais à l’époque une officine, et dans ces cas-là, c’est toujours là qu’on sonne.

Le château du comte Dragmzk était particulièrement lugubre. Perdu au fin fond du temps, il fallait traverser une terrifiante et fabuleuse forêt pour le trouver enfin au milieu de marécages nauséeux desquels émergeaient, ça et là, quelques pierres tombales oubliées des dieux.

Après un frugal repas devant une gigantesque cheminée qui dégorgeait plus de vent et de fumée que de chaleur, un gnome bossu et unijambiste me conduisit à la lumière d’un chandelier et à travers un dédale de corridors et de galeries jusqu’à ma chambre aux dimensions de cathédrale. Elle était tapissée d’armures et de trophées de chasse qui semblaient me surveiller de leurs yeux morts.

De l’extérieur me parvenait le chuintement des arbres sépulcraux seulement interrompu par le hurlement caractéristique du loup affamé avant qu’il vienne vous déchiqueter les chairs et vous énucléer les orbites.

Je ne sais pourquoi, mais je ne parvenais pas à trouver le sommeil dans ce lit à cinq places et à baldaquin, qui, d’après la légende, avait déjà bercé les rêves de Barbe-Bleue et de quelques unes de ses femmes. J’essayais de rassembler mes esprits tout en surveillant les ombres mouvantes dessinées par les pâles clartés de la lune qui rendaient les objets vivants autour de moi.

Je n’ai pas honte d’avouer que je broyais déjà une quantité assez considérable de noir lorsque j’entendis un bruit de pas dans le couloir.

Mon cœur fit un bond spectaculaire comme seuls savent en bondir les plus grands danseurs de ballets russes. J’avais la gorge plus sèche que le désert de Gobi et je me mis à trembler et chair-de-pouler de tous mes membres.

Un homme marchait dans le couloir. Il semblait qu’il peinait et s’essoufflait. Il s’arrêtait par intermittences puis repartait en trainant la jambe. Le bruit de son pas s’éloignait et s’amplifiait de nouveau.

Un instant, il s’arrêta devant ma porte. Il s’agissait fort heureusement d’une porte massive renforcée de ferrures et munie d’énormes verrous que j’avais tirés avec soin comme me l’avait demandé Dragmzk. D’un air mystérieux, il m’avait d’ailleurs formellement interdit de quitter ma chambre après onze heures et de pénétrer dans la tour carrée.

Alors que j’étais moi-même en état d’apnée depuis plusieurs minutes, me parvenait distinctement le bruit d’un soufflet de forge ou d’une locomotive à vapeur qui devait être la respiration asthmatique du monstre.

Une bulle d’épouvante remonta les sables mouvants de mon estomac et vint crever au fond de ma gorge. Bien que tous les poils de mon corps fussent au garde à vous, je me recroquevillais comme une plume qui prend feu sous mes draps qui prenaient des allures de linceul.

Je regrettais de ne pas avoir emporté avec moi un poison asiatique ou tout autre objet pouvant enrichir les pompes funèbres afin de mettre rapidement un terme à mes tourments.

Finalement, je ne sais si je me suis endormi ou évanoui.


Le lendemain, les yeux bouffis de mauvais sommeil et pochés de fatigue, je rapportai les faits au comte Dragmzk.

Il partit d’un rire indélébile - sans doute un rire de Chine - qui me fit l’effet du crissement de la craie sur un tableau noir.

Je vais vous présenter l’homme qui marche, dit-il enfin, lorsque le tableau fut entièrement recouvert.

« Igor, ici immédiatement » hurla-t-il d’une voix noire stabilotée de jaune.

Igor surgit dans l’instant et dans un bruit de locomotive essoufflée.

Il y avait dans son regard quelque chose de l’hyène, du tigre, du cochon, du cobra, de la sole frite et de la limace qui faisait songer à Jack l’Eventreur mettant au point les détails de son prochain crime.

Il tenait au bout d’une chaine un chien de couleur jaune, qui avait à peu près la taille d’un jeune éléphant. Sans doute un croisement entre la bête du Gévaudan et le chien des Baskerville.

Igor est chargé de la surveillance du château. Son compagnon se nourrit des voyageurs égarés qui se réfugient dans la tour carrée.

Je n’ai jamais revu le comte Dragmzk depuis ce jour-là.

Non, désolé...

Exercice d'écriture proposé par Les impromptus littéraires : le texte doit se terminer par "Il doit bien y avoir quelqu'un quelque part qui sait ça"


Non. Désolé pour mes fidèles lecteurs et charmantes lectrices. Il n’y aura pas de billet de l’oncle Dan sur ce thème des Impromptus.

Ce n’est pas faute d’avoir tout tenté.

J’ai supplié les muses de me souffler une idée, de guider ma main sur le papier ou le clavier (j’ai essayé les deux), mais rien.

Nada.

A se demander si les muses n’ont pas, elles aussi, pris des RTT.

Pourtant, toutes ces nuits, je tenais mon sujet et je parvenais à ciseler mes phrases jusqu’à ce qu’elles aient l’éclat du diamant. De quoi vous éblouir. Elles n’étaient composées que de mots ayant subi les tests les plus rigoureux, des mots qui vous auraient tiré, alternativement, des larmes d’émotion ou de rire. De vraies armes de distraction massive. Ah, vous en auriez mouillé des mouchoirs !

Et le matin, tout avait disparu. Toutes ces idées, pour la plupart frappées au coin du génie, avaient perdu quatre-vingt dix pour cent de leur pertinence.

Pas d’affolement, je me dis. T’as jusqu’à dimanche pour envoyer ta copie.

D’habitude, j’ai souvent une idée qui me vient quand j’enfile la première jambe de mon pantalon. Elle se précise à la seconde. Et quand je boutonne ma chemise, je tiens mon sujet. C’est comme ça que sont nés Dragmzk, Fulbert-Paterne, Viktor Ivan Nikitarovitch, Adelphe Ytlor et bien d’autres.

Mais, cette fois, pas la plus petite Ievguenia Alekssandrovna ni la moindre Pispaparla.

C’est tout de même incroyable ! Comment peut-on expliquer une chose pareille ?

Il doit bien y avoir quelqu'un quelque part qui sait ça !