mardi, novembre 24, 2009

Le scénario

Bien Cher William,

Au moment de la sortie du film RTT, je te propose, ainsi qu’à la vénérable institution des Impromptus, le scénario d’un court métrage intitulé GVV, avec possibilité d’une version longue et d’une série télévisée en 32 épisodes et demi. Echappe-toi une minute aux étreintes de la famille pour en prendre connaissance, toutes affaires cessantes.
oOo

GVV

L’histoire commence le vingt-trois novembre au trente deuxième étage d’un building new-yorkais. Comme chaque matin, William va répéter avec son ami pianiste et constate avec stupeur que son Stradivarius a disparu.

Il en avise son épouse Joan qui avait entendu parler d’une secte d’éradication des violons de la surface de la terre : le GVV, le Gang des Voleurs de Violons.
Joan se rend immédiatement chez le commissaire de Bavoir qui traque sans merci depuis plusieurs années le GVV. Celui-ci demande à son adjoint Sate de mener l’enquête. Sa fille Simone, amoureuse dingue de l’inspecteur, l’accompagne.

Pendant ce temps-là, dans un petit village du Mexique, un abbé quitte sa paroisse après la confession d’un de ses paroissiens. Les autorités vaticanes, interrogées par les journalistes, se réfugient dans le silence. Dans ce village, une fille a été assassinée d’un coup de violon derrière la nuque et les habitants font croire à l’autorité locale qu’il est le responsable alors qu’il est innocent.

A New-York, Joan apprend que dans un manoir de la Caroline du Nord, on a découvert quatre corps ensanglantés à côté de violons totalement détruits. Elle en informe l’inspecteur Sate et Simone de Bavoir qui se rendent compte qu’il ne s’agit pas là d’un cambriolage qui a mal tourné mais de l’œuvre d’un psychopathe qui est prêt à recommencer.

Heureusement, dans aucune des deux affaires, il ne s’agit du violon de William.

L’inspecteur Jean-Paul Sate décide tout de même de surveiller le manoir.

Après une semaine de planque, le portable de Jean-Paul vibre.

On a trouvé à l’abbaye Sainte Marie de la Pierre qui Vir, en France, au cœur de la Bourgogne, dans les forêts du Morvan, un violeur avec un archet planté dans la poitrine, lui dit le commissaire. A côté de lui se trouvait le cadavre d’un enfant de quatre ans qu’il venait de tuer et auquel on avait prélevé le cerveau. Vérifiez s’il existe un lien entre toutes ces affaires et trouvez le chirurgien hurle de Bavoir.

Jean-Paul se rend sur place, prend la sortie Bierre-les-Semur, suit Précy-sous-Thil, Rouvray et enfin Saint-Léger-Vauban avant de bifurquer sur La Pierre-Qui-Vir. Là il rencontre l’abbé Diego qui avait quitté le Mexique. Il arbore une magnifique casquette rouge.

L’abbé lui parle d’une série de morts mystérieuses apparemment provoquées par des piqûres d’abeilles mais qui seraient le fait de psychopathes, sociopathes, névropathes et marginaux à la dérive et aux motivations psycho-sexuelles, qui sévissent dans les HLM. Il affirme qu’il existe en effet des camps de concentration déguisés en cités de transit comme les HLM (Horizontaux Logements Mortels). Ces meurtriers seraient des créatures de l’espace qui étendent leurs ramifications destructrices jusque dans les plus hautes sphères de l’Etat. L’humanité ne serait qu’un échiquier servant de cadre à la lutte de pouvoirs que se livreraient des êtres supérieurement doués. Des compositeurs de ragtime.

Il invite Jean-Paul Sate à se couvrir le chef d’une casquette rouge, comme lui, afin de se protéger des rayonnements psychiques.

Jean-Paul se sent vidé. Il rejoint la chambre de son hôtel et constate qu’un violoniste a vidé ses armoires et ses tiroirs de tout ce qui s'y trouvait. Même le propriétaire de l’hôtel a été vidé de son sang.

Jean-Paul Sate et Simone de Bavoir informent le commissaire et Joan de leurs découvertes.

Le commissaire dit qu’il comprend.

L’inspecteur comprend pourquoi il n’est pas commissaire.

Simone avoue alors à Jean-Paul qu’elle a fait un rêve monotone à Manhattan. Elle voyait régulièrement dans son rêve une étrange maison où les femmes se faisaient massacrer à coup de Stradivarius. Cette maison était en Caroline du Nord.

Jean-Paul Sate et Simone de Bavoir rentrent à New York.

Le commissaire est affolé et crie aux revenants. Ils sont en effet censés être morts dans un accident d’avion depuis plus d’un an.

Jean-Paul achète deux casquettes rouges pour le commissaire et lui-même.

Pendant ce temps-là, l’ami de William se plaint de la sonorité de son piano. L’accordeur arrive et découvre le Stradivarius à l’intérieur.

Depuis, ils jouent toujours avec les volets de l’appartement baissés et le commissaire ne quitte plus sa casquette rouge.

Jean-Paul Sate et Simone de Bavoir se marient. (Mais ça, tu le savais déjà !)

oOo

Voilà, cher William. J’espère que tu retiendras mon scénario. En attendant cette heure bénie, tends-moi ta main que je la serre avec une énergie pleine de reconnaissance anticipée.
PS : Ma femme t’embrasse pendant que j’ai le dos tourné.