─ Il y a quelque chose de terrible en moi, Paul.
─ Arrête de te lamenter, je te prie. On a tous quelque chose de terrible en soi, et on ne s’en porte pas plus mal. Bien au contraire.
─ J’ai l’impression que mes rêves ne m’appartiennent plus.
─ Tu es classé catégorie « Moréno » par les assureurs. Tu ne peux pas espérer mieux. Tu bénéficies de la réduction maximale par rapport au tarif de base. Il n’y a que le Conseil Suprême qui puisse prétendre à la gratuité. Tu le sais bien.
─ Je sais tout cela, Paul, mais je ne m’appartiens plus. Il n’y a rien de moi qu’ils ne sachent dans l’instant. Ils reçoivent un térabit d’informations à la seconde. Ils savent où je suis, ce que je fais, mon état de santé, mon poids au milligramme près. C’est insupportable.
─ D’accord, mais tu bénéficies d’une sécurité totale. Tout le monde est conditionné et télécommandé, aujourd’hui. C’est le prix de la liberté.
─ Tu m’amuses avec ta liberté. Si, au moins, je savais où elle se trouve.
─ Quoi ? La liberté ?
─ Non ! Cette puce. Tu le fais exprès ou quoi ?
─ N’essaie pas de l’ôter, malheureux ! Ils la feraient immédiatement exploser.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
On est au pays des robots? Je part en vacances je reviendrai continuer ma lecture au mois d'août.
Enregistrer un commentaire