48ème contribution à Impromptus littéraires
Le thème : Le vendeur de temps.
Il était une fois un petit village perché sur les falaises du Temps dont tous les habitants étaient joyeux, aimables et riches, alors que l’on n’entendait monter de la vallée que plaintes et gémissements.
Cette curiosité attirait naturellement les foules et l’on voyait serpenter jusqu’au village de longues colonnes de gens pressés et tourmentés qui se bousculaient pour rentrer et repartaient détendus et souriants.
Tout ces gens étaient passés chez le vendeur de temps, un homme sans âge qui habitait le village depuis la nuit des temps. Le bruit circulait qu’il était horloger mais avait vendu son âme au Diable avant de vendre du temps. Il semblait surfer sans la moindre éclaboussure sur l’invisible torrent des siècles et des jours qui entraîne le commun des mortels dans la tombe.
C’est que le torrent dont il s’agit passait dans sa mystérieuse boutique et il lui était donc facile d’en puiser à sa guise et de le vendre à un prix très raisonnable, puisque ces liquidités placées à quatre pour cent pouvait encore fructifier et faire le bonheur de gens qui en manquaient.
Il y avait très peu de mécontents. Les sales quart d’heure étaient rares mais, bien sûr, il pouvait arriver de rentrer avec un temps pourri ou alors, de perdre son temps au retour.
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où la Martine vint au village et, tombant à genoux, s’exclama « Ô temps, suspends ton vol, respecte ma jeunesse ! » Elle fut exaucée. On se demande encore pourquoi.
Le temps s’arrêta et le Diable vint chercher le soir même l’âme qui lui était due.
Il semble que le temps ait repris son cours dès le lendemain matin.
Moralités : Le temps est un don de Dieu et ne peut être vendu. Méfie-toi des vendeurs de temps, ils ne vendent que du vent.
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1 commentaire:
Merci pour le conseil.
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