10ème contribution à Paroles plurielles
La consigne : "Vous écrivez un texte érotique court dans lequel tout est suggéré par métaphores ou périphrases..."
Ievguenia était une splendide gaillarde, à la croupe avantageuse, au teint plâtré de fard, aux yeux charbonnés, aux lèvres sanguinolentes et certainement titulaire de la plus belle devanture de Moscou et de sa grande banlieue. Le tout était véhiculé par une paire de jambes à faire rougir un Père Blanc et capables de provoquer les émotions les plus frétillantes.
Dès que Viktor Ivan Nikitarovitch l’aperçut, l’endroit le plus secret de son anatomie lança immédiatement un défi à Von Karajan.
Il avait un visage rond, un gros nez rouge et des lèvres qui ressemblaient à du pâté de tête. Son crâne bosselé évoquait le capot d’une vieille Lada. et ses yeux bridés ne laissaient filtrer qu’un terrible appétit de vice.
Ievguenia Alekssandrovna qui aimait particulièrement ce genre là tomba immédiatement amoureuse de lui. Il lui plaisait d'avancer vers l'engrenage du hasard, pour être entraînée, malgré elle, aux conséquences les plus fatales.
Bien décidée à plonger rapidement le cosaque dans le vertige de son corsage et les commissures de son intimité, elle lui offrit peu de minutes plus tard l’hospitalité de son hangar à fourrage.
Elle ne fut pas déçue.
Ses mains partirent en balade, glissèrent le long de la splendeur velue du torse de Viktor Ivan Nikitarovitch, s’attardèrent sur les épaules osseuses, descendirent le long des bras, touchèrent les hanches, le ventre plat et encore un peu plus bas.
Là, les mains s’arrêtèrent.
Ievguenia Alekssandrovna ouvrit grand les yeux et toucha encore une fois. Etait-ce vraiment possible ? Avec une précaution infinie elle souleva la couette pour confirmer de visu la découverte de sa main.
Ses ébats connurent alors un surcroît d’intensité dont le ressort lui échappait de temps en temps.
Dans la tempête un port vaut le port voisin et une navigation rendue impétueuse peut inopinément conduire à passer de l’un à l’autre.
Ievguenia Alekssandrovna, à qui il était déjà arrivé d’offrir à quelques indiscrétions viriles le porche de ses excreta, ne s’en émut pas démesurément.
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5 commentaires:
"Son hangar à fourrage", j'aime beaucoup ! :)
tu joues drolement bien avec les mots, juste suggéré, mais si explicite.
Content d'avoir écrit qqch qui te plaît bien Tant-bourrin ;o)
Pas mal d'expressions rigolotes en effet... j'ai chaud tout d'un coup !
Ces russes ils sont surprenants!
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